La notion de conseil en entreprise est parmi les plus difficiles à définir que je connaisse.
Nombre de fois, lorsque " l'action de conseil " porte ses fruits, elle n'est pas le résultat d'une savante stratégie mais bien souvent d'un éclairage de la situation à la simple lumière du ' bon sens '. Mais ne nous méprenons pas sur la signification du terme 'bon sens'. Il ne s'agit pas dans le cadre de l'entreprise du sens populaire du terme, bien connu de tous, car s'il en était ainsi, pourquoi payer ...pour ce que l'on est censé déjà posséder?
Mais, posons nous une question simple qui nous permettrait de mieux approcher la notion de conseil:



Contrairement à l'idée généralement reçue, ce n'est pas parce qu'il ne sait pas. Car dans ce cas précis, il part à la "cueillette aux infos" et ne met guère de temps à remplir "son panier". C'est seulement quelque temps plus tard, quand il sait, quand il a atteint le stade de la détention de multiples informations, que la nécessité de ' conseil 'commence à poindre. Le problème qui se pose alors à lui est l'éternel problème de la notion de vérité.
Le terme de vérité est, bien sûr, à prendre ici au second degré dans le sens :" réalité ". Il est amusant de voir que ce problème philosohique déjà soulevé par Homère, puis par les philosophes grecs est toujours d'actualité. Essayons de symboliser le "problème " rencontré par notre chef d'entreprise par l'image suivante.

Imaginez un cube dont les faces sont toutes de différentes couleurs.

Dans notre simulation, le problème du chef d'entreprise est donc de représenter ce qu'il voit comme étant la réalité.(la bonne décision) Nous sommes donc bien au stade où les connaissances ne lui font pas défaut:

-il sait qu'un cube a six faces
-il en connait les six couleurs
-il sait aussi, que où qu'il se trouve , il ne verra jamais plus de trois faces mais la prise de décision " ...comment définir la réalité? ", le poussera peut-être à demander conseil.

Car quel trinôme de couleurs choisir sur les 20 possibilités offertes, sachant que si toutes sont vraies, à chaque situation ne correspond qu'une seule réalité et 19 fautes.

Bien souvent, le chef d'entreprise est confronté à ce type de problème que l'on peut expliquer par le fait que notre nature nous pousse à la recherche d'absolu alors que notre environnement n'est que relatif...(le rêve caché et innavoué du risque zéro).

Le conseil est donc avant tout une tâche d'analyse de la situation tant en amont qu'en aval ainsi qu'une prise en compte des paramètres psychologiques inhérents à cette dernière. Cette tâche ne peut en aucun cas se prévaloir de recettes, méthodes ou solutions prédictées. L'acte de conseil ne peut se construire et se définir qu'au fil de l'opération. Le 'conseil' n'a pas pour but de se substituer au décideur, mais d'avoir éclairé un maximum de zones d'ombre. Le conseil n'est pas une science...il peut induire formation ou apprentissage mais ne dispense aucun enseignement.